Ciné-Ukraine, histoire(s) d’indépendance • Anthelme Vidaud
Ciné-Ukraine, histoire(s) d’indépendance • Anthelme Vidaud
24,00€
En stock
Ciné-Ukraine, histoire(s) d’indépendance
Anthelme Vidaud
Le cinéma ukrainien a une riche histoire, marquée par les classiques du muet que sont L’Homme à la caméra de Dzyga Vertov et La Terre d’Olexandr Dovjenko, le film légendaire de Sergueï Paradjanov, Les Chevaux de feu, ou encore les œuvres de Youriï Illienko et de Kira Mouratova.
Alors que l’indépendance politique de 1991 s’était ensuivie de vingt ans de sommeil pour le 7e art, ce dernier renaît depuis une décennie en Ukraine. L’émergence d’une nouvelle génération de cinéastes a accompagné les bouleversements vécus par le pays.
Depuis 2013, la révolution de Maïdan, l’occupation de la Crimée et la guerre russe ont redessiné le visage de la cinématographie nationale. Celle-ci propose des récits en rupture avec le « monde russe » et interrogeant l’héritage soviétique. Du court métrage au documentaire, en passant par le film de genre, la comédie et l’animation, cet ouvrage explore le cinéma ukrainien d’aujourd’hui et donne la parole à celles et ceux qui le font.
– – – – –
Anthelme Vidaud a été attaché audiovisuel à l’Institut français d’Ukraine, à Kyiv, de 2011 à 2013. Il a ensuite rejoint le festival international du film d’Odessa, en tant que coordinateur de programmation d’abord, puis comme directeur de la programmation de 2015 à 2020.
Il est aujourd’hui programmateur indépendant pour divers festivals et institutions et traducteur de sous-titres de films de l’ukrainien et du russe vers le français.
– – – – –
À propos de Ciné-Ukraine, Histoire(s) d’indépendance d’Anthellme Vidaud par Kristian Feigelson (Positif n°768)
« Anthelme Vidaud, ex-attaché audiovisuel à l’Institut français de Kiev, puis directeur de programmation au festival d’Odessa de 2015 à 2020, retrace une histoire filmique qui va aussi au-delà de cette guerre, comme l’avait montré, en novembre dernier, la programmation d’Arte « Génération Ukraine ». Ici, tous les réalisateurs ukrainiens forcent l’admiration, bravant les difficultés quotidiennes pour filmer, puis rejoignant le front pour combattre. Nombre d’entre eux y ont laissé leur vie, depuis février 2022. Leurs caméras sont à la fois devenues des armes et des outils pour témoigner d’une guerre terrible aux portes de l’Europe. Les questions soulevées par l’ouvrage sont à la fois multiples et éclairantes. L’indépendance acquise par l’Ukraine à la chute de l’URSS, en 1991, n’a pas pour autant signifié l’indépendance de son cinéma, contrairement à ce que pourrait laisser penser le sous-titre du livre. Une longue période de léthargie affecta la production pendant plus d’une trentaine d’années, durant lesquelles, faute de moyens, dans un État désargenté et corrompu par les crises politiques, le 7ème art n’était plus une priorité. Entre 2011 et 2021, deux à cinq longs métrages commencèrent à être tournés par an en Ukraine, soit une moyenne de trente en dix ans, contre près de cent cinquante par an en Russie, sur la même période. Comme le décrit Anthelme Vidaud, cette renaissance d’un cinéma ukrainien depuis une quinzaine d’années est liée à plusieurs facteurs. Juste avant la révolution de Maidan, en 2014, une implication de l’État, avec des financements plus importants et transparents, a redynamisé une production anémiée. Avant son élection, le président Volodymur Zelensky avait été une vedette adulée de la comédie ukrainienne à l’écran. Puis la volonté profonde de renouer avec la fabrication de ses propres récits, en rompant avec le cinéma jusqu’ici colonisé par la Russie qui imposait sa langue au détriment de l’ukrainien, sans cesse dénié.
Les œuvres analysées ici témoignent de l’énergie retrouvée d’une société multi-culturelle qui, de manière toujours compplexe et fragile, dépasse le seul cadre d’un État-nation en guerre. Même si parfois certains films d’avant l’invasion russe semblent résonner face à une histoire commune avec un monde russe étrangement fantasmé, à la fois proche et lointain. L’annexion de la Crimée, suivie de la guerre du Donbass, permet d’interroger ce legs devenu le creuset d’un docu-fiction de guerre inédit à l’instar de Donbass (2018), de Sergueï Loznitsa. En revisitant les filmographies de cette génération, Anthelme Vidaud analyse dans ces deux derniers chapitres une douzaine de films emblématiques et variés de cette décennie, agrémentés de leurs livrets photo, pour donner enfin la parole à leurs réalisateurs. Ceux-ci sont souvent contraints de montrer ces films dans les festivals internationaux, les structures étant aujourd’hui inadéquates ou détruites en Ukraine. Après avoir rappelé les figures légendaires de ce cinéma, Vidaud a plutôt mis l’accent sur un cinéma d’auteur indépendant. L’épilogue nostalgique de l’ouvrage est dévolu à la Maison du cinéma à Kiev : « C’est un vieux cinéma, pas branché ni moderne pour un sou, et l’on s’y sent chez soi. » »
– – – – –
Programme des rencontres avec Anthelme Vidaud en novembre 2023 à Nantes, La Roche-sur-Yon, Angers, Mulhouse, Strasbourg, Lille, Lyon et Paris.
14X19cm à la française | 336 pages | couverture souple avec rabats | dos carré collé
ISBN 978-2-493524-08-9 | disponible en librairie à partir du 2 novembre 2023
Avec le soutien du Centre natiopnal du livre (CNL).
La collection Cinéma a bénéficié du soutien de la Région des Pays de la Loire.
Imprimé par Dupliprint à Mayenne.
Diffusé et distribué par Serendip Livres.
Sommaire
Prologue - Brève histoire d’un cinéma indocile
• Chapitre 1 : Le renouveau du 7e art ukrainien
État des lieux de l’industrie
Le court métrage, un laboratoire
– Cinéma de fiction et documentaire
– Cinéma expérimental
– Cinéma d’animation
Le sismomètre documentaire
La comédie, un règne paradoxal
Réveil du cinéma de genre
Odessa, la belle endormie
• Chapitre 2 : Fabrique de récits
Un cinéma post-colonial
Questions de langues
L’Histoire en train de se faire
L’émergence d’un cinéma « patriotique »
Le Donbass, au prisme de la guerre
• Chapitre 3 : Treize films pour une décennie (2014-2023)
The Tribe, Myroslav Slabochpytskyi (2014)
Kiev en feu – Maïdan se soulève, Olexandr Tetchynskyi, Olexiï Solodounov, Dmytro Stoïkov (2014)
Falling, Maryna Stepanska (2017)
Volcano, Roman Bondartchouk (2018)
When the Trees Fall, Maryssia Nikitiouk (2018)
Atlantis, Valentyn Vassianovytch (2019)
En terre de Crimée, Nariman Aliev (2019)
My Thoughts are Silent, Antonio Loukitch (2019)
Bad Roads, Natalia Vorojbyt (2020)
The Earth is Blue as an Orange, Iryna Tsilyk (2020)
Jeunesse en sursis, Kateryna Gornostaï (2021)
Le Serment de Pamfir, Dmytro Soukholytkyi-Sobtchouk (2022)
We Will Not Fade Away, Alisa Kovalenko (2023)
[cahier hors texte de 16 pages — images de films]
• Chapitre 4 : Voix du nouveau cinéma ukrainien
« Montrer que nous existons ». Entretien avec Nariman Aliev
« Les enfants du baroque ukrainien ». Entretien avec Roman Bondartchouk
« Maïdan, une école de cinéma ». Entretien avec Kateryna Gornostaï
« Filmer ce qu’on ne connaît pas ». Entretien avec Alisa Kovalenko
« Un terreau fertile pour des comédies absurdes ». Entretien avec Antonio Loukitch
« Le sexe n’existait pas en URSS ». Entretien avec Maryssia Nikitiouk
« Insuffler de l’air dans notre cinéma ». Entretien avec Dmytro Soukholytkyi-Sobtchouk
« Une époque qui a besoin de héros ». Entretien avec Maryna Stepanska
« Prendre le pouvoir sur la narration ». Entretien avec Iryna Tsilyk
« Une logique de déconstruction ». Entretien avec Valentyn Vassianovytch
Épilogue - La Maison du cinéma
Index des films et séries cités
Index des cinéastes cités
Bibliographie
Remerciements
Informations complémentaires
Poids | 0,48 kg |
---|---|
Dimensions | 2 × 14 × 19 cm |
Vous pourriez être intéressé(e) par