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Hommage à Jean-Louis Comolli aux Dimanches de Varan

23 Jan, 2025 | Actualités, Livres

Le cinéma de Jean-Louis Comolli, parole et utopie
Le cinéma de Jean-Louis Comolli, parole et utopie
Le cinéma de Jean-Louis Comolli, parole et utopie

Parallèlement à une intense activité de critique et théoricien du cinéma, Jean-Louis Comolli (1941-2022) a réalisé une cinquantaine de films entre 1967 et 2019.

En lien avec le livre collectif Le cinéma de Jean-Louis Comolli, parole et utopie, sous la direction de Isabelle Le Corff et Antony Fiant paru en mars 2024, les Ateliers Varan propose 3 rendez-vous « Dimanches de Varan » en hommage à Jean-Louis Comolli.

 

Si Jean-Louis Comolli était un réalisateur prolixe, il a également été l’un des penseurs majeurs du cinéma du 20e et du début du 21e siècle. Il fut un membre éminent des Ateliers Varan et un véritable compagnon de route ; sa pensée du cinéma irriguait notre pratique. 3 ans après sa disparition, nous rendons un triple hommage au cinéaste et au formidable passeur qu’il était, et dont les spectateurs des Dimanches de Varan se souviennent. – Les Ateliers Varan

  • Séance #1, le dimanche 26 janvier 2025 : « Filmer pour voir, de la pratique à la théorie » par Gérald Collas, producteur d’une vingtaine de films de Jean-Louis Comolli, et Ginette Lavigne, monteuse et co-réalisatrice de plusieurs films de Jean-Louis Comolli.

Dans cette première séance, la projection du film de Ginette Lavigne Jean-Louis Comolli, Filmer pour voir (2012) sera l’occasion de revenir sur l’immense filmographie documentaire de Jean-Louis Comolli.

De Pierre Perrault, l’action parlée (1968) à Face aux fantômes (2009), de Tabarka 42-87 (1987) au Concerto de Mozart (1997), de Marseille de père en fils (1995) à Rêves de France à Marseille (2002), nous mettrons en lumière la réflexion perpétuelle menée par Jean-Louis Comolli sur l’acte de filmer, la mise en scène du réel, les exigences du geste cinématographique documentaire.

Nous reviendrons sur la genèse de certains films, la pensée du cinéaste et le constant dialogue entre ses films et ses écrits théoriques.

 

  • Séance #2, le dimanche 2 février 2025 : « La Cecilia, la mise en scène et la vraie vie » par Isabelle Le Corff, professeure des universités, directrice de l’ouvrage Le cinéma de Jean-Louis Comolli, parole et utopie (Warm, 2024) et co-autrice du film Bonjour Monsieur Comolli (2023) et Emmanuel Mouret, cinéaste et ancien étudiant de Jean-Louis Comolli à La Femis.

De son film de fiction La Cecilia (1976), Jean-Louis Comolli écrira qu’il ne s’en est jamais remis.

On y retrouve ses origines italiennes, son utopie anarchiste, une alliance du texte et de la chanson, un récit de l’exil, mais surtout une expérience exaltante de la mise en scène et de la communauté d’une équipe de tournage. C’est « l’enfance du cinéaste ».

Après la projection du film, nous reviendrons sur cette œuvre fondatrice, puis nous explorerons d’autres films documentaires de Jean-Louis Comolli comme La vraie vie (dans les bureaux) (1993). Nous échangerons également autour du cinéma d’Emmanuel Mouret, en sa présence, en interrogeant les enseignements de Jean-Louis Comolli qui l’ont inspiré et qui ont influencé sa démarche cinématographique.

 

  • Séance #3, le dimanche 6 avril 2025 : « Jean-Louis Comolli, pédagogue » par Isabelle Le Corff, professeure des universités, directrice de l’ouvrage Le cinéma de Jean-Louis Comolli, parole et utopie (Warm, 2024) et co-autrice du film Bonjour Monsieur Comolli (2023).

 

Infos pratiques :

  • Ateliers Varan, 6 impasse de Mont-Louis (Paris 11e) – ateliersvaran.com
  • Participation : 5€ / Étudiant·es, -26ans, RSA : 2€. Sans inscription.
  • Café et viennoiseries offertes à partir de 9h45. Début de la séance à 10h.
  • Ouvrage disponible sur place 24€ (chèque ou espèces) et ici : Le cinéma de Jean-Louis Comolli, parole et utopie

LE LIVRE

Le cinéma de Jean-Louis Comolli, parole et utopie

Parallèlement à une intense activité de critique et théoricien du cinéma, Jean-Louis Comolli (1941-2022) a réalisé une cinquantaine de films entre 1967 et 2019. Courts ou longs, de fiction ou documentaires, pour le cinéma ou pour la télévision, ses films révèlent tous une grande attention au monde, qu’ils traitent de politique, d’histoire ou d’art. Des cinéastes québécois rencontrés en 1967 pour son premier film à Nicolas Philibert interrogé en 2019 pour son dernier, Jean-Louis Comolli n’aura eu de cesse de donner la parole à ses interlocuteurs, de les écouter, de leur donner la réplique. C’est ce qu’universitaires, cinéastes et amis de Jean-Louis Comolli explorent dans les textes et entretiens ici réunis, avec la volonté d’éclairer une filmographie essentielle, encore trop peu diffusée.

Parmi les films explorés dans ce livre : 

1967 : En passant par le Québec : le jeune cinéma canadien. Collection « Cinéastes de notre temps ».
1968 : Pierre Perrault, l’action parlée, coréalisé par André S. Labarthe. Collection « Cinéastes de notre temps ».
1969 : Cinéma hongrois 1 : Miklós Jancsó. Collection « Cinéastes de notre temps ».
1971 : Cinéma hongrois n°2 : Vivre et filmer en Hongrie. Collection « Cinéastes de notre temps ».
1976 : La Cecilia.
1981 : On ne va pas se quitter comme ça. Série « Carnets de bal ».
1987 : Tabarka 42-87.
1989 : Marseille de père en fils, coréalisé par Anne Baudry et Michel Samson.
1991 : Naissance d’un hôpital.
1992 : La Campagne de Provence, coréalisé par Anne Baudry et Michel Samson.
1993 : Marseille en mars, coréalisé par Anne Baudry et Michel Samson.
1993 : La Vraie Vie (dans les bureaux), coréalisé par Anne Baudry.
1994 : Un Américain en Normandie (Le Jour J de Samuel Fuller).
1996 : Marseille contre Marseille, coréalisé par Anne Baudry et Michel Samson.
1997 : Le Concerto de Mozart, coréalisé par Francis Marmande.
1997 : La Question des alliances, coréalisé par Anne Baudry et Michel Samson.
1998 : Jeux de rôles à Carpentras.
1999 : Buenaventura Durruti, anarchiste, coréalisé par avec Ginette Lavigne.
2001 : Nos deux Marseillaises, coréalisé par Ginette Lavigne et Michel Samson.
2002 : Rêves de France à Marseille, coréalisé par Ginette Lavigne et Michel Samson.
2004 : Les Esprits du Koniambo : En terre kanak, coréalisé par Alban Bensa.
2006 : La Dernière Utopie (la télévision selon Rossellini), coréalisé par Ginette Lavigne.
2008 : Les Clés de Marseille, coréalisé par Ginette Lavigne et Michel Samson.
2013 : À Federico Fellini, romance d’un spectateur amoureux.
2015 : Marseille entre deux tours, coréalisé par Michel Samson et Jean-Louis Porte.

SOMMAIRE COMPLET ICI

Avec le soutien du Centre national du livre (CNL), du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), du laboratoire Héritages et constructions dans le texte et l’image (HCTI) de l’université de Bretagne occidentale et de l’unité de recherche Arts : pratiques et poétiques de l’université Rennes 2.

14X19cm à la française | 336 pages | couverture souple avec rabats | dos carré collé |  ISBN 978-2-493524-09-6 | 24€

LES AUTEURS ET AUTRICES

Jacques Bontemps, avant d’enseigner la philosophie en khâgne à Paris (lycée Fénelon), a collaboré aux Cahiers du cinéma alors dirigés par Jacques Rivette puis par Jean-Louis Comolli (1964-1968). Ces trente dernières années, il a régulièrement écrit dans la revue Trafic, dont il était membre du Conseil, et participé à plusieurs ouvrages collectifs sur le cinéma.

Camille Bui est maîtresse de conférences en études cinématographiques à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et membre de l’Institut ACTE (Arts Créations Théories Esthétique). Elle a publié en 2018 un ouvrage intitulé Cinépratiques de la ville. Documentaire et urbanité après Chronique d’un été, aux Presses universitaires de Provence. Ses travaux portent sur le cinéma documentaire, l’articulation entre le social et l’esthétique et les liens théorie-pratique. De 2015 à 2020, elle a également été critique aux Cahiers du cinéma.

Amélie Bussy est maîtresse de conférences en création documentaire à l’Université Lumière Lyon 2 et membre du laboratoire Passages Arts & Littératures (XX-XXI). Son travail de thèse sur le cinéma de Harun Farocki interroge les relations entre cinéma et histoire, la dimension politique des films et les gestes du montage dans les films de reprise. Ses recherches actuelles portent sur l’esthétique du cinéma documentaire et les démarches de création.

Après quelques années au Centre national de la cinématographie (1981/1990), Gérald Collas rejoint l’Institut national de l’audiovisuel (Ina) pour y devenir producteur. En trente ans, il a produit et coproduit avec de très nombreux producteurs indépendants plusieurs centaines de documentaires pour le petit ou le grand écran dont une vingtaine de films de Jean-Louis Comolli. Par ailleurs, il est membre du comité de rédaction de la revue Images documentaires.

Après des études d’histoire de l’art et à l’Idhec, Vincent Dieutre réside à Rome puis à New York dans le cadre de la Villa Médicis hors les murs, avant de se consacrer au cinéma. Cinéaste, il explore le « tiers-cinéma », un territoire « aux confins du documentaire, de la fiction, de la littérature, des arts plastiques ». Ses œuvres sont présentées dans les grands festivals internationaux (FidMarseille, Berlinale, Locarno). Passionné par les rapports entre cinéma et art contemporain, il a tenté de les redéfinir dans des écrits critiques, lors des cours donnés au département Cinéma de Paris VIII, à la Fémis, au Fresnoy et dans d’autres écoles d’art, en France et à l’étranger. Il participe au collectif PointLignePlan.

Antony Fiant est professeur en études cinématographiques à l’Université Rennes 2 où il dirige le master « Cinéma et audiovisuel ». Il travaille sur l’esthétique et la dramaturgie du cinéma contemporain, qu’il soit de fiction ou documentaire, et plus particulièrement sur le cinéma soustractif et la représentation des peuples. Il a coordonné une douzaine d’ouvrages collectifs et est l’auteur de six essais dont : Wang Bing. Un geste documentaire de notre temps (2019, WARM) et L’Attrait du silence (2021, Yellow Now).

Rémi Fontanel est maître de conférences – HDR en études cinématographiques à l’Université Lumière Lyon 2. Il est membre du laboratoire Passages Arts & Littératures (XX-XXI). Ses travaux portent sur le cinéma français, le genre biopic et le récit de soi cinématographique. Ses recherches actuelles sont consacrées au cinéma du réel et à la fabrique autobiographique de l’intime ; elles ont permis des publications sur les films de Sophie Bredier, Sophie Calle et Greg Shepard, Laurent Roth et Olivier Smolders.

Réalisatrice depuis 1992, Ginette Lavigne a travaillé comme monteuse avec Jean-Louis Comolli à partir de 2001 (montage d’une vingtaine de films). Elle est coscénariste de Benaventura Durruti, anarchiste. Trois films ont été coréalisés avec Jean-Louis Comolli : Jours de grève à Paris-Nord en 2001, Faire route avec Jacques Réda, en 2017 et Les fantômes de Mai 68 en 2018. Elle a réalisé en 2012 un portrait de ce cinéaste Jean–Louis Comolli, filmer pour voir !

Isabelle Le Corff est professeure à l’université de Bretagne occidentale à Brest et membre du laboratoire HCTI. Ses travaux portent sur l’approche culturelle et esthétique du cinéma européen contemporain – irlandais en particulier – ainsi que sur le cinéma documentaire. Elle a récemment dirigé, avec Antony Fiant, Denis Gheerbrant et la vie (2022, WARM), ainsi que L’art documentaire et politique contemporain (Presses universitaires de Vincennes, 2022). Elle est coauteure avec Dominique Cabrera du film Bonjour Monsieur Comolli (2023).

Sylvie Lindeperg est professeure à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et membre honoraire de l’Institut universitaire de France. Elle a écrit et dirigé une quinzaine d’ouvrages largement traduits et primés parmi lesquels Les Écrans de l’ombre (Seuil, 2014) ; Clio de 5 à 7 (CNRS, 2000) ; « Nuit et brouillard ». Un film dans l’histoire (Odile Jacob, 2007) ; La Voie des images (Verdier, 2013) ; Nuremberg. La bataille des images (Payot,2021). Sylvie Lindeperg a également coécrit avec Jean-Louis Comolli le film Face aux fantômes.

Emmanuel Mouret est réalisateur, scénariste et acteur. Il réalise son premier court métrage à 19 ans et intègre ensuite la section réalisation de la Fémis où il suit les cours de Jean-Louis Comolli. Son film court de fin d’études Promène-toi donc tout nu ! bénéficie d’une sortie en salles en 1999. En parallèle, il suit des cours d’art dramatique, il est souvent l’acteur principal de ses films.

Historien, théoricien et critique de cinéma, Jean Narboni a été critique puis rédacteur en chef des Cahiers du cinéma dans les années 1960 et 1970. Il y fonde et dirige les hors-série et les éditions d’ouvrages jusqu’aux années 80 (notamment les coéditions avec Gallimard). Il a enseigné le cinéma à l’université Paris VIII et dirigé le département d’analyse de films à la Fémis. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, notamment sur Mikio Naruse, Ingmar Bergman, Charles Chaplin, Roland Barthes, Samuel Fuller, Jean Renoir et Louis-Ferdinand Céline.

Diplômé en Ethnologie Européenne, Claudio Pazienza est un cinéaste et pédagogue italien résidant à Bruxelles. Autodidacte, il s’est initié au cinéma en fréquentant assidûment la Cinémathèque royale de Belgique. Il est l’auteur d’une douzaine de films parmi lesquels Sottovoce (1993), Tableau avec chutes (1997), Esprit de bière (2000), Scènes de chasse au sanglier (2007), Archipels Nitrate (2009) – autant de films-collages dont les éléments produisent l’effet d’un gai savoir.

Professeure des Universités à l’ENS Louis-Lumière, membre de la Cinémathèque française, Giusy Pisano est chercheuse à l’IRCAV, membre du Grafics (Montréal) et directrice de recherche à l’Université Sorbonne Nouvelle Paris 3. Elle est conseillère scientifique du Hcéres, panel SHS-5 Arts. Elle dirige la collection Images et Sons aux Presses universitaires du Septentrion. Ses axes de recherche portent sur les enjeux historiques et esthétiques des techniques du cinéma dans leur relation à l’archéologie des médias. Elle s’intéresse tout particulièrement à l’articulation entre sons et images et entre recherche et création.

Laurent Roth est scénariste (Jean-Daniel Pollet, Vincent Dieutre, Dominique Cabrera, Stéphane Batut), réalisateur – Les Yeux brûlés (1986), L’Impromptu de Jacques Copeau (1993), J’ai quitté l’Aquitaine (2005), La Joie (2015), Pierre Schoendoerffer, la peine des hommes (2017), Amos Gitaï, la violence et l’histoire (2020), L’Emmuré de Paris (2022). Ancien critique aux Cahiers du cinéma et à France Culture. Programmateur à Lussas et au FID Marseille dont il a été directeur artistique de 1999 à 2001. Prix découverte audiovisuel de la Scam 2016.

Michel Samson, né à Marseille en 1949, a été journaliste à Libération puis au Monde dont il a été correspondant régional en Paca durant treize ans. Il a écrit avec Michel Péraldi Gouverner Marseille et Marseille en résistances (La Découverte, et 2006 et 2020) ainsi qu’À fond de cale, un siècle de jazz à Marseille (Wild project, 2012). Il a coréalisé neuf films avec Jean-Louis Comolli entre 1988 et 2014. Derniers livres parus : Place du peuple et Mes apprentissages (Gaussen, 2022 et 2022).

 

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